Un château en allumettes, une vie en reconstruction

Dans une pension de famille à Belfort, un château miniature attire les regards. Il n’est pas l’œuvre d’un artisan chevronné, mais celle de Patrick, ancien chef d’équipe dans le bâtiment, qui a traversé une période de grande fragilité. Réalisée à l’œil, sans plan, cette maquette construite à partir de 520 boîtes d’allumettes est le fruit de plus de vingt ans de patience, de silence, et d’un rêve d’enfance jamais totalement abandonné.

Une œuvre née dans un lieu de répit

« J’aurais voulu être ébéniste », confie Patrick. Après 23 années de maçonnerie, la dépression l’a contraint à poser les outils. C’est dans sa pension de famille qu’il a repris, petit à petit, le fil de son projet : un château de bois, orné de ponts inspirés d’Angleterre, d’escaliers miniatures, de mousse végétale, et même d’un pont-levis. Ce travail minutieux lui a permis de retrouver concentration, estime de soi, et un lien apaisé au temps.

Les pensions de famille, espaces d’ancrage et de création

Dans ces lieux à taille humaine, les résidents trouvent plus qu’un toit : un espace pour se poser, se reconstruire, renouer avec leurs envies, parfois enfouies de longue date. À l’occasion de la Semaine Nationale des Pensions de Famille, l’initiative portée à Belfort témoigne de l’importance de ces lieux dans les parcours de vie.

« Ça me détendait », résume Patrick.

✍️ Caroline Lefebvre — recueilleuse de récits de vie, association Place aux histoires
📸 Jean Gouarlouen