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Parcours... Abdirashid Abdulahi Ahmed vit dans une résidence Adoma de Nanterre

Horizon n°62 Janvier-Février-Mars 2010

Somalien, il est arrivé en France dans le cadre de l’opération d’accueil des ressortissants bénéficiant d’une protection subsidiaire internationale en provenance de Malte, menée par l’Etat français.
À la résidence « Sorbiers » de Nanterre, ils sont quarante comme Abdirashid, ceux qu’on appelle « les isolés », car ils sont venus sans famille. Ils ont quitté leur pays, ont marché, puis sont montés dans une embarcation à la destination plus ou moins connue, parfois rêvée mais pas toujours atteinte. Volonté ou hasard (Abdirashid pensait gagner la côte italienne), ils ont accosté à Malte, avant de s’envoler en juillet 2009 pour la France, qui a accueilli près d’une centaine de ceux ayant obtenu une protection subsidiaire sur l’île.

Sur ce qui l’a poussé à quitter Mogadiscio, sa ville natale, Abdirashid reste discret. « La guerre civile, les clans… », mauvais souvenirs pour un jeune homme que la guerre a empêché de faire des études et a poussé à l’exil. Exil proche de l’épopée, lorsque, pour atteindre les côtes méditerranéennes, les pays et les kilomètres s’égrainent. La Somalie, Djibouti, l’Érythrée, le Soudan et enfin la Libye. Entre le début de la guerre civile en 1991 et son départ pour l’Europe en 2008, Abdirashid a dû régulièrement s’éloigner de la capitale somalienne et se réfugier dans des petites villes de la région, en raison de l’intensité des combats.

Après des études d’anglais commencées au Kenya et abandonnées pour ne pas rester éloigné de sa famille, il arrive à travailler pour l’ONG Green Gate Community Participation Initiative, partenaire de l’Unicef, pour laquelle il organise des rencontres visant à sensibiliser les adultes sur la gravité de l’enrôlement des enfants soldats. À Malte, Abdirashid se dirige donc naturellement vers les ONG, dont JRS (Jesuit Refugee Service), qu’il sollicite pour un emploi. Pour le travail, c’est difficile, mais on lui parle du dispositif d’accueil mis en place par la France. « J’ai eu beaucoup de chance d’être là au bon moment car j’ai pu envisager de m’installer vraiment en France », assure Abdirashid. La perspective tente de suite le jeune homme qui s’investit aujourd’hui avec enthousiasme dans le parcours d’insertion qui lui est proposé et qui comprend quatre cents heures de formation en français.

« Je suis content, je vais tous les jours aux cours, j’essaie de réussir la formation pour pouvoir travailler ». Maîtriser le français reste l’objectif prioritaire « pour pouvoir être autonome, trouver un premier emploi le plus rapidement possible, peu importe lequel, afin de pouvoir m’installer et payer mes études ». Car le jeune Somalien, qui parle couramment anglais, n’entend pas rester dépendant de la structure qui l’accueille. Il attend avec impatience de payer son premier loyer et de reprendre des études d’économie.

L’équipe Adoma du dispositif « Malte » est là pour l’accompagner dans toutes ses démarches administratives durant la procédure de demande d’asile et dans son parcours d’insertion, en l’aiguillant vers les structures d’aide à la recherche d’emploi, puis en assurant son relogement dans le parc social traditionnel.
publié le lundi 20 Juin 2011, mis à jour le mardi 9 Juillet 2019

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