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Parcours : Rencontre avec un maître d’œuvre

Horizon 66 janvier-février-mars 2011

Patrick Sauvage, architecte de la résidence sociale « Montesquieu » à Salon-de-Provence (13), revient sur un projet qui l’a passionné, tant par les défis qu’il a dû relever en matière de développement durable que par la qualité de sa collaboration avec les équipes d’Adoma.
Patrick Sauvage, architecte
Entre écrire et construire, Patrick Sauvage a longtemps hésité, puis il a choisi « d’occuper l’espace et pour longtemps ». Maître d’œuvre depuis ses 20 ans, il a décidé ce métier qui l’attirait pour laisser une trace bien visible de son travail. C’était les années 1970, époque d’idéaux dont il a gardé des valeurs qui guident aujourd’hui ses choix et ses projets.

Ses grands principes ? Éviter de construire en laissant une dette pour les générations futures. Une idée assez répandue depuis quelques années, appelée le développement durable. « Pour un vieux militant écolo – encore une marque de fabrique des années 1970 –, concevoir et construire en prenant en compte l’impact du projet sur le site et son empreinte écologique sur la planète a toujours été pour moi une évidence. Respecter la terre bien sûr, mais respecter l’humain également. On peut appeler cela des valeurs humaines. »

Architecte militant ? Patrick Sauvage croit en son métier et aux évolutions qu’il peut apporter pour améliorer la vie quotidienne des habitants. En effet, il entreprend chaque projet selon une démarche globale afin de concevoir un bâtiment tirant au mieux profit du site sur lequel il est implanté. « Il s’agit d’architecture bioclimatique, une démarche qui doit conduire à réaliser des bâtiments à la fois confortables pour les usagers et peu consommateurs d’énergie. » C’est dans ce sens que la résidence sociale « Montesquieu » d’Adoma à Salon-de-Provence a été pensée. Un projet qu’il a d’ailleurs pris en cours de route. « Une première esquisse prévoyait la réalisation d’un beau bâtiment assez classique avec une cage d’escalier centrale et des logements sur les quatre façades. C’était rationnel, d’un fonctionnement efficace et plutôt économique à construire. Le projet répondait bien aux demandes d’Adoma.

Lorsque Hervé [son associé au sein de l’agence SARS, NDLR] m’a proposé de travailler avec lui sur ce projet, je l’ai forcément passé au crible de ce que vous appelez mes "grands principes”, sans même y penser. Le bâtiment "classique” déjà imaginé, avec toutes ses qualités, n’y a pas survécu… Le "cube” initial s’est transformé en deux "barres” parallèles. » La résidence sociale « Montesquieu », il l’a pensée, bien évidemment, pour ses futurs occupants, « qui ne viendraient pas des quartiers chic de la ville ». Mais « nous ne voulions rien lâcher sur la qualité ! Et Adoma était totalement dans la même démarche. »

Il parle avec passion de cette réalisation, de « tous les logements orientés au sud pour bénéficier des apports solaires », des balcons « pour un meilleur confort des habitants, et aussi parce qu’ils protègent les baies vitrées du soleil l’été », mais également du choix des « logements dits traversants, ce qui permet de les ventiler et les rafraîchir la nuit en été » et enfin du choix des matériaux (le béton armé isolé par l’extérieur) « pour profiter de l’inertie du béton qui stocke la chaleur du jour en hiver et la fraîcheur de la nuit en été ».

C’est avec la même fougue qu’il aborde le thème du logement social, qui constitue une grande part de son activité. Ses « grands principes » d’aujourd’hui rejoignent ceux de ses 20 ans, « construire en respectant la planète, mais aussi construire pour ceux qui en ont le plus besoin. Par ailleurs, s’il est facile de réaliser une maison "hyper-écolo” avec un budget illimité, il est beaucoup plus difficile et passionnant de construire dans une vraie démarche environnementale avec le budget du logement social ».

Patrick Sauvage est aujourd’hui assez fier de la « trace » qu’il a laissée à Salon-de-Provence et continue de travailler au sein d’une agence qui privilégie le travail d’équipe, sur de nombreux projets respectueux des hommes et de la planète.
« Construire en respectant la planète, mais aussi construire pour ceux qui en ont le plus besoin. »
publié le mercredi 6 Avril 2011, mis à jour le mardi 9 Juillet 2019

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