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Adoma est en mouvement pour répondre aux besoins de 2020

Horizon n°62 janvier-février-mars 2010

Des solutions de logement adaptées aux enjeux territoriaux.
Aujourd’hui, Adoma propose des solutions multiples et variées de logement aux personnes qui rencontrent des difficultés. La stratégie d’Adoma à l’horizon 2020 doit permettre à  l’entreprise d’anticiper encore mieux les problématiques sociales liées au logement et de continuer à y apporter les meilleures réponses.

Adoma est en mouvement pour répondre aux besoins de 2020

Le village d’urgence et d’insertion « Fort de l’Est » à Saint-Denis (93) Adoma a été missionnée par l’État pour concevoir et gérer 25 appartements maisons, destinés au relogement et à l’insertion des familles Roms de Saint-Denis.
Adoma évolue dans un environnement changeant. L’augmentation continue du coût du logement, la précarisation du marché du travail pour une part des actifs et les évolutions de la société rendent plus difficiles l’insertion et l’accès au logement locatif social. La clientèle traditionnelle d’Adoma – les travailleurs migrants d’Afrique du Nord –, vieillissante et fragile, est progressivement remplacée par des jeunes en insertion, des femmes, des familles monoparentales dont les besoins diffèrent. Ces tendances lentes mais structurelles exigent une adaptation de l’offre et une réflexion sur l’évolution du patrimoine. Les évolutions institutionnelles et politiques, au premier rang desquelles la décentralisation, ont accru le nombre des intervenants dans le domaine du logement et rendent nécessaire la mise en oeuvre de politiques partenariales. Déjà, grâce à l’organisation déconcentrée de son réseau d’exploitation au plus proche des autres acteurs locaux, Adoma démontre ses capacités d’adaptation aux enjeux territoriaux, en apportant des solutions de logement partout sur le terrain. La qualité de ses prestations est attestée par les certifications ISO 9001 et Qualigeres. L’entreprise sait également s’adapter aux nouvelles normes en matière de construction avec l’introduction de la démarche HQE (haute qualité environnementale) dans ses opérations. Forte de ce constat d’un environnement en mutation, et pour assurer la poursuite de ses missions avec une exigence de qualité permanente, Adoma a adopté une stratégie pour y répondre.

Imaginer les besoins de demain

Le problème du logement social n’est malheureusement pas près d’être résolu. Le coeur de métier d’Adoma continuera naturellement d’être l’accueil de ceux qui en ont le plus besoin : travailleurs migrants, personnes en insertion, demandeurs d’asile, sans-abri, Gens du voyage... Dans ses résidences, Adoma s’efforcera de promouvoir la diversité des publics. Elle devra également anticiper les changements de besoins et de demandes. Ainsi, l’objectif de l’entreprise est d’offrir à chaque client un logement équipé pour un loyer le plus modeste possible. Il est donc nécessaire de restructurer le patrimoine existant en l’adaptant et en poursuivant une politique soutenue d’entretien du bâti. Au-delà de ces travaux et rénovations, Adoma réfléchit à une meilleure stratégie immobilière, notamment en matière de répartition géographique et d’équilibre financier des opérations.

Territorialiser les actions

Résidence Les Lilas, Corbeil-Essonnes.
Pour faire d’Adoma un partenaire incontournable de l’insertion par le logement, l’ancrage territorial est essentiel et les collectivités doivent être mieux mobilisées et associées. Adoma mène donc une réflexion sur la territorialisation de ses actions. Le développement des  réseaux locaux, nationaux et internationaux, doit permettre à terme de mieux insérer les résidents sur le territoire mais également de rééquilibrer les modes de financement des opérations. En plus de cinquante ans d’existence, Adoma a profondément changé.  L’évolution de l’entreprise témoigne de sa capacité d’adaptation et de la confiance que lui ont témoignée l’État et les collectivités territoriales. Adoma doit désormais apparaître aux yeux de tous comme porteuse de solutions de logement adaptées à des publics en voie d’insertion. Pour y parvenir, l’entreprise dispose de plusieurs leviers : la maîtrise de ses équilibres financiers, gage d’une gestion rigoureuse des deniers publics ; le souci constant de la qualité de ses produits et prestations, leur adaptation aux besoins des publics et aux attentes des partenaires ; la densité des partenariats tissés dans les territoires ; enfin la mobilisation et la compétence de ses collaborateurs.

Chantiers d’avenir : vers une entreprise partenariale

L’ambition d’Adoma : devenir l’acteur incontournable de l’insertion par le logement. Pour ce faire, une vingtaine de chantiers pour préparer l’avenir sont mis oeuvre. Aux côtés de ses partenaires et de ses clients, Adoma entend ainsi réaliser pleinement la mission que lui a confiée l’État et l’ensemble de ses actionnaires.

3 questions à Michel Mouillart, professeur d’économie à Paris X-Nanterre

Michel Mouillart
Horizon : Nous sommes dans une crise économique et financière d’une rare brutalité. Quelles en sont les conséquences sur la construction de logements en France ?

Michel Mouillart : Cette crise a eu une conséquence notable dès la fin de l’année 2008 : l’abandon des projets immobiliers des ménages, autant dans le secteur de l’accession à la propriété que dans celui de l’investissement locatif privé. En 2007, nous avions eu 435 000 mises en chantier ; le chiffre est redescendu à 368 000 en 2008. La baisse s’est amplifiée en 2009 puisque la crise a eu pour effet de fermer en partie le robinet de la production de crédits, portant le nombre de mises en chantier à moins de 290 000. En l’espace de deux ans, on va avoir perdu 140 000 à 150 000 logements construits chaque année. C’est autant de logements qui ne pourront pas être offerts à des ménages qui cherchent à se loger. C’est donc autant de situations supplémentaires d’exclusion qui vont s’observer dans les mois à venir.

H. : Avec la mise en place du prêt locatif social (PLS ), la construction locative sociale s’est
affirmée depuis 2002. Qu’en est-il pour les années à venir ?

M. M. :
Le paradoxe, c’est que, dans le même temps, le niveau de la construction locative sociale a continué à se relever. On devrait, en 2009, mettre en chantier à peu près 80 000 logements locatifs sociaux, c’est-à-dire deux fois plus qu’il y a huit ans. Les causes sont connues : le plan de cohésion sociale, le plan national de rénovation urbaine et, plus proche de nous, le plan de relance. Si on y regarde de plus près, l’accroissement de la construction locative sociale s’explique presque uniquement par l’augmentation du nombre de PLS. Dans le même temps, le nombre de PLUS (prêt locatif à usage social) et de PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) mis en chantier chaque année est à peu près stable depuis la fin des années 1990. C’est un paradoxe qui nous interpelle car si la construction locative sociale augmente, ce n’est peut-être pas avec les types de logements qu’il faut pour satisfaire la demande. On le voit depuis un certain nombre de trimestres, il y a de grandes difficultés à trouver des locataires pour des PLS qui sont à des niveaux de loyer très supérieurs à ce que la demande est aujourd’hui capable de payer. Et en outre, on sait que le PNRU et le plan de relance vont finir de produire leurs effets à partir de 2011- 2012 : mais, au-delà, on s’attend à une rechute du niveau de la construction locative sociale, à 65 000 logements locatifs sociaux mis en chantier chaque année.

H. : Quel rôle Adoma peut jouer en tant qu’acteur de l’insertion par le logement ?

M. M. : Dans ce contexte, on voit bien que les acteurs de l’insertion par le logement vont être fortement mobilisés et mis à contribution. Il manque en effet des logements en France : cette idée est maintenant admise par tous, d’autant que la crise est venue accroître le  nombre de logements qui font défaut. Aujourd’hui, il doit manquer au moins 900 000 logements, pour la plupart accessibles et abordables. La pression de la demande sociale est donc très forte et cette pression s’est transformée. Les épisodes récents nous rappellent que ce sont des travailleurs, des jeunes ou des personnes âgées mais aussi des femmes seules avec enfants qui composent cette demande. Donc le rôle d’un bailleur comme Adoma va encore devoir évoluer. Ce n’est plus simplement l’insertion par le logement mais c’est aussi l’accompagnement social et humain d’une grande partie de la population en difficulté. Ce sont très certainement ces enjeux qui, pour les prochaines années, vont renforcer les difficultés de mises en oeuvre de solutions utilisées jusqu’alors.

De la crise économique à la crise sociale

"Aujourd’hui, il manque au moins 900 000 logements accessibles et abordables.”
publié le mercredi 6 Avril 2011, mis à jour le lundi 8 Juillet 2019

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